
Bonjour à tous, aujourd’hui j’ai l’immense joie de vous partager plusieurs anecdotes sur l’écriture du roman Contre vents et secrets de Cynthià Kafka paru aux éditions Instants suspendus de l’Archipel.
Et maintenant je laisse la parole à Cynthia :
Merci Laeti de me demander une anecdote sur le roman, mais tu sais comment je suis… Choisir, c’est renoncer ! Et comme je ne renonce pas facilement, je t’envoie une petite compil d’anecdotes !
La toute première au sujet de ce roman, c’est qu’à la base, quand le personnage de Charlène a commencé à entrer dans ma tête, l’histoire se déroulait à Périgueux. Le tout premier chapitre se passait dans un lieu qu’elle affectionnait particulièrement, sur un banc en bord de rivière, sous un saule pleureur, juste en face de la cathédrale. Du coup, évidemment, j’ai commencé à m’imprégner des lieux. Sauf qu’on était en janvier, et que rapidement, j’ai eu les doigts complètement gelés. Et pour le clin d’œil, la rivière qui passe à Périgueux s’appelle L’isle, et c’est finalement sur une île que tout s’est joué… et toujours face à l’eau.
Je me suis isolée à Hoëdic pendant 15 jours pour avancer l’écriture de ce roman. Je ne sais pas particulièrement pourquoi cette envie à ce moment-là, puisque j’aurais pu m’isoler à peu près partout, mais c’est là que j’ai eu envie d’aller. Je connaissais déjà Hoëdic, puisque mon grand-père y a vécu une bonne partie de sa vie. J’ai reçu quelques messages me demandant pourquoi avoir construit une « île virtuelle », et cette interview anecdotes me semble une belle façon de l’expliquer : je voulais me défaire de mon histoire et de celle d’Hoedic en créant mon île à moi, qui serait le refuge de Charlène. Je n’avais pas envie de me limiter géographiquement, par exemple, je voulais qu’il y ait seulement un bar central qui fasse épicerie et qui soit LE repère. J’avais besoin d’une page blanche, en quelque sorte, et inventer Broavel me plaisait assez. J’ai longtemps cherché un nom à mon île (plus longtemps que le prénom de mon fils je crois), et en traînant sur des dictionnaires français-breton sur le net, j’ai choisi Broavel. Bro, ça signifie pays, et avel se traduit par vent. Le pays du vent, ça le faisait.
En outre, alors que j’étais à Hoëdic, j’ai appris que la devise de l’île c’était « Contre vents et marées ». Ni une ni deux, c’est devenu le titre provisoire de mon roman. Sauf que c’était déjà pris, et je pense que c’est ça qui a achevé de me convaincre de créer une île exprès. J’ai alors cherché quelque chose qui sonne, résonne, de la même manière, et qui devienne, en quelque sorte, la devise de Broavel. Y a quand même eu un moment où j’ai failli intituler le roman « Sous le vent », mais on me chante assez souvent la chanson de Gainsbourg quand on lit le titre de mon premier roman, et j’étais pas à fond avec l’idée qu’on me chante du Garou/Céline Dion à chaque rencontre. J’ai dit à ma copine Isa (Isabelle Lagarrigue, merci !) : « je veux un mot en deux syllabes, qui fasse comme secret »… et elle a dit « bah, contre vents et secrets » et voilà, adopté !
Et seulement s’il reste de la place (je sais je suis trop bavarde !), voici une petite anecdote concernant les prénoms des personnages :
Jonas, pendant toute l’écriture du premier jet, s’appelait José, parce qu’avant de le connaître, dans ma tête, je le voyais un peu comme un Jo l’incruste. Sauf qu’en apprenant à le connaître, il n’avait plus du tout une tête à s’appeler José. Il est donc devenu Jonas, comme le personnage qui se fait manger par une baleine, et peut-être que ceux qui liront le roman comprendront l’image, mais je risque de spoiler un peu si je la dévoile moi-même !
Véra, elle, s’appelait Véronique, soit Véro. Mais je trouvais que sa façon de s’habiller, de vivre, de se comporter… était celle d’une voyante bohème. Quand j’étais animatrice de colo, j’avais incarné pour un grand jeu une voyante qui s’appelait Véra, avec des robes à froufrous, et j’ai pensé à elle. C’est comme ça que Véro est devenue Véra.